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Publié : 10 septembre 2005

Ecole : Robien pour l’égalité public-privé

vendredi 9 septembre 2005 par le Nouvel Observateur

Le ministre de l’Education Gilles de Robien a estimé jeudi qu’il fallait donner "égalité de moyens" entre le public et le privé "pour que ce choix puisse s’exercer". Une "provocation" pour l’Unsa-Education qui rappelle les suppressions de postes dans les services publics.

Gilles de Robien, ministre de l’Education nationale, a affirmé jeudi 8 septembre l’importance de la possibilité de choix entre enseignement public et privé, soulignant qu’il fallait donner "égalité de moyens pour que ce choix puisse s’exercer".

Invité de l’émission "Face aux chrétiens" sur Radio Notre-Dame, le ministre a déclaré que, pour lui, l’enseignement privé catholique n’était pas un "refuge" mais permettait d’exercer un choix.

"Avoir ce choix est une liberté de plus qu’offre l’enseignement privé, une chance à portée de main à saisir ou non. Il faut donc donner une égalité de moyens à l’enseignement public et privé pour que ce choix puisse s’exercer", a-t-il ajouté. "Le privé, c’est aussi l’Education nationale, l’école de la République", a ajouté Gilles de Robien. A propos de sa visite mardi dans un collège privé en Maine-et-Loire, il a déclaré avoir été "tout étonné" d’apprendre que c’était une première pour un ministre de l’Education nationale.

"La guerre est finie, terminée, enterrée.

D’ailleurs les communiqués syndicaux après ma visite dans le Maine-et-Loire ont été relativement modérés et une réaction modérée de leur part, c’est presque une approbation", a-t-il jugé.

Le ministre a par ailleurs rappelé, tout au long de l’émission, ses priorités, insistant sur l’égalité des chances. Il a évoqué les premières applications de la loi Fillon, ainsi que ses chantiers pour l’année.

Toutefois, dès le début, au détour d’une phrase sur les objectifs de l’école, il a évoqué l’égalité entre public et privé. "L’école de la République qu’elle soit catholique privée ou publique doit adapter son offre d’éducation à la diversité de l’humain", a-t-il dit.

L’UNSA : "une provocation"

Dans un communiqué, l’Unsa-Education a dénoncé comme "une provocation", les propos de Gilles de Robien. "Au micro d’une radio catholique, le ministre s’est efforcé de raviver les tensions", a déclaré l’Unsa dans un communiqué. "Après les suppressions de postes dans les services publics, il a souhaité donner des moyens supplémentaires aux établissements privés.

Le ministre sur ce dossier, comme sur d’autres, a tort d’abandonner la discussion et de faire le choix de la provocation", a-t-elle ajouté.

L’Unsa a également dénoncé la visite de Gilles de Robien dans le collège privé, affirmant "il a tort d’oublier ce que représente l’Ecole de la République et ceux qui la font vivre". "Il a tort de négliger les leçons de janvier 1994 et les échecs subis par François Bayrou, alors ministre de l’Education nationale", a conclu l’Unsa, dans une allusion au projet de réformer la loi Falloux qui limitait le financement par les collectivités des établissements privés.

La Fédération nationale de l’enseignement et de la culture Force ouvrière (Fnec-FO) s’est aussi élevée contre cette visite du ministre.

"Non Monsieur le ministre, le privé, ce n’est pas l’école de la République, l’école de la République, c’est l’école laïque", a souligné le syndicat dans un communiqué répondant à l’affirmation du ministre selon laquelle "il n’y a qu’une école, l’école de la République".

La Fnec-FO déplore que le ministre "relaye une campagne médiatique en faveur des écoles privées confessionnelles au moment même où l’Etat asphyxie et désorganise l’enseignement public".