Libre Pensée du Pas-de-Calais

Des intégristes religieux hurlent au sacrilège et au blasphème car ce prophète musulman a été caricaturé. En quoi, dans le cadre d’une société laïque, cette conception de la « liberté » devrait-elle s’imposer à des individus qui ne se réclament aucunement de cette confession musulmane ?

Liberté religieuse ou liberté absolue de conscience ?

Face à cette situation, où, en France, en Europe, et dans le monde, la liberté d’expression semble être compromise dès lors qu’elle concerne des sujets touchant aux religions, les libres penseurs de Calais ont décidé de réagir fermement. Dans un premier temps, nous avons publié les caricatures danoises incriminées sur notre site internet afin de permettre à chacun de les voir et de se forger une conviction personnelle. Dans un second temps, nous souhaitons inviter les citoyens à réfléchir sur la liberté absolue de conscience, promue par la loi de Séparation de Eglises et de l’Etat depuis 1905 dans notre pays, et son corollaire la liberté d’expression.

C’est dans ce contexte que la Libre Pensée de Calais organise une rencontre-débat le jeudi 9 mars 2006 sur le thème "caricatures et blasphème". Cette manifestation, soutenue par l’UFAL Pas-de-Calais, aura lieu à partir de 18h30 à l’IUT de Calais, 19 rue Louis David. Jean-Bernard Lalaux, libre penseur, présentera l’ouvrage, paru aux Editions Alternatives, qu’il a co-écrit avec Guillaume Doizy : A bas la calotte ! La caricature anticléricale et la Séparation des Eglises et de l’Etat. [1]

Retour du délit de blasphème ?

De fait et en droit, depuis 1905, le délit de blasphème n’existe plus en France. Or, plusieurs faits laissent croire que certains souhaitent réintroduire ce délit dans notre code pénal : la plainte déposée par le conseil français du culte musulman contre Charlie Hebdo est le dernier en date. La caricature n’est-elle donc acceptable que lorsqu’elle ridiculise ceux qui n’ont pas les moyens de s’y opposer ou relève-t-elle d’un exercice propre à la démocratie laïque garante des mêmes droits et devoirs pour tous ?

L’entrée est libre et ouverte à tout citoyen désireux de saisir les enjeux des débats actuels. Les représentants politiques, syndicaux, associatifs et religieux sont par ailleurs invités à venir exposer leur point de vue sur cette question dans un esprit républicain et laïque.