Libre Pensée du Pas-de-Calais

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Publié : 28 mai 2006

Hommage à une éminente femme, Ayaan Hirsi Ali, victime d’une fatwa ministérielle néerlandaise pour son langage islamiquement incorrect

Cet article est paru le 26 mai 2006 sur le site laïque Faire le jour sous la signature de Guillaume.

Seuls les sous-titres ont été ajoutés par le webmestre pour essayer de faciliter la lecture de cet article très dense.

Il présente clairement les enjeux qui traversent aujourd’hui notre société européenne : défendre la liberté d’expression contre tous les cléricalismes ou se soumettre à un ordre moral rétrograde, avilissant et source de régressions et répressions féroces à l’encontre des femmes.

De la tolérance à la lâcheté institutionnelle néerlandaise

Amsterdam est devenue la ville où quelques dizaines de femmes musulmanes se promènent avec une prison ambulante, autrement dit la burqa déshumanisante, sans réaction des autorités publiques, et cela au nom de la tolérance religieuse et de la diversité culturelle de type afghan. C’est aussi le pays où le ministre Pechtold Alexander [1] se dit favorable au port de la burqa.

C’est donc devenu le pays où l’obscurantisme musulman ne dérange plus et où l’on s’adapte à des coutumes musulmanes afghanes barbares dignes du Moyen-âge. La culture néerlandaise s’adapte ainsi à la culture musulmane de la soumission de la femme, de son inégalité, de son infériorité par rapport à l’homme. Cette tolérance ira-t-elle finalement jusqu’à admettre la lapidation de la femme pour ne pas contrarier les coutumes et la culture religieuse musulmane parce qu’on ne peut imposer notre culture qui interdit ces discriminations et crimes contre les femmes ?

Le parlement néerlandais, à cause des socialistes, ne parvient pas à trouver une majorité pour interdire le port de la burqa qui est une torture et un traitement inhumain de la femme musulmane au sens de l’article 3 de la C.E.D.H. La religion est-elle au-dessus des conventions internationales dans ce pays calviniste ?

Il est vrai que les "soumises", au sens coranique du terme, crient dans les manifestations publiques que leur voile c’est leur liberté. La burqa leur procure sans doute encore une plus grande liberté puisqu’on ne les voit plus, elles n’existent plus qu’à l’état de sorcières en noir, de fantômes qui font peur aux enfants. Rita Verdonk a déclaré qu’il ne peut être question d’une interdiction totale de la burqa par respect de la liberté de religion. En religion, l’intolérable est donc tolérable, et l’inhumain insupportable est d’essence divine.

Pas moins de 51 pays musulmans se sont déclarés ennemis de Ayaan Hirsi Ali parce qu’elle dénonce l’obscurantisme musulman, l’esclavage de la femme musulmane, les actes terroristes, etc. Les nombreuses démarches des ambassadeurs musulmans pour bâillonner Ayaan Hirsi Ali ont enfin abouti.

Ayaan Hirsi Ali dénonçait l’Islam radical mettant en péril la liberté d’expression et d’opinion en Europe, la séparation entre l’Église et l’État, elle dénonçait l’esclavage imposé aux femmes musulmanes en Europe et dans le monde, les crimes abominables dits "crimes d’honneur", la mutilation des organes génitaux (excision et infibulation), les mariages forcés, les violences sur les femmes autorisées par le Coran, l’interdiction de changer de religion, l’obligation pour une femme musulmane d’épouser un musulman, les menaces contre ceux qui osent s’opposer à l’idéologie totalitaire islamique.

Une société ne peut être fondée sur des règles aussi inhumaines créant l’inégalité entre les hommes et les femmes, mettant les uns au-dessus des autres par un ostracisme basé sur la discrimination sexuelle. Admettre le contraire c’est bafouer des valeurs humaines universelles.

Prétextes fallacieux et trahison politique

La ministre de l’Intégration Rita Verdonk a déchu l’éminente parlementaire Ayaan Hirsi Ali de la nationalité hollandaise pour quelques anomalies dans sa déclaration de réfugiée et cela après une enquête unilatérale de quelques jours. Jamais une décision de déchéance de nationalité n’a été prise aussi rapidement aux Pays-Bas alors qu’Ayaan Hirsi Ali vit dans ce pays depuis 15 ans, est Néerlandaise depuis 1997, députée VVD de la 2e Chambre depuis 2003.

Dirk Verhofstadt a écrit dans le journal "De Morgen" qu’Ayaan Hirsi Ali n’a pas besoin d’une identité exclusivement nationale. Elle est, dit-il, une citoyenne du monde dans la meilleure tradition de l’idéal kantien. Elle est une Mozart de la politique contemporaine.

Ayaan Hirsi Ali est née Ayaan Hirsi Magan à Mogadishu (Somalie) le 13.11.1969, pays musulman où la charia est en vigueur. Ayaan Hirsi Ali est une femme éminente, admirable, respectable, et courageuse. Elle mérite le prix Nobel du courage pour son combat périlleux en faveur de l’égalité et de l’émancipation des femmes musulmanes en Europe et dans le monde.

Il y a une insignifiante correction dans le nom de Ayaan Hirsi Ali qui devient officiellement Ayaan Hirsi Magan. Cela ne change rien au fait que son père voulait la marier contre son gré. Ce n’est qu’un prétexte pour la ministre Rita Verdonk pour se débarrasser d’une intellectuelle courageuse qui ose aborder le problème de l’Islam radical au péril de sa vie.

Ayaan Hirsi Ali était entrée d’abord au parti socialiste PvdA, mais elle a dû le quitter parce qu’elle ne pouvait plus parler de l’islam. Le parti socialiste risquait de perdre des voix musulmanes, il fallait qu’elle se taise. Entrée au VVD (libéraux), elle y a rencontré également une opposition des calvinistes qui ne veulent pas qu’on s’attaque à l’islam parce que cela met également en péril les autres religions, qui ne sont pas meilleures, et cela mettait en colère les ambassadeurs musulmans qui entendent également déterminer ce qu’on peut encore dire dans les pays non musulmans.

Des imams ayant réussi un cours d’intégration ont refusé récemment de serrer la main à la ministre Rita Verdonk qui leur remettait un certificat d’intégration dans le bel Hôtel des Indes à La Haye. Les femmes musulmanes ayant réussi le même cours refusaient également de serrer la main aux hommes.

Cette ministre n’a évidemment pas refusé de remettre les certificats à des imams qui estiment que c’est à elle à s’intégrer aux coutumes de la charia et non pas aux imams à respecter un peu les coutumes du pays qui les a accueillis. Voilà des cours et des certificats qui ne servent à rien.

Mahomet, prophète criminel

Selon plusieurs hadiths, d’après le propre témoignage d’Aïcha, Mahomet l’aurait épousé alors qu’elle avait 6 ans, et ils auraient eu leurs premiers rapports sexuels alors qu’elle avait 9 ans. Ayaan Hirsi Ali avait dit que Mahomet était un tyran et un pervers et, selon les normes contemporaines, un pédophile [2] en épousant la fillette Aïcha [3].

N’oublions pas que le Prophète avait alors 53 ans. Le tribunal de la Haye se demandait si Ayaan Hirsi Ali n’avait pas cherché la limite de la frontière de ce qui est autorisable tout en prononçant son acquittement. Le tribunal a estimé que le blasphème ne pouvait pas être retenu contre elle parce que Mahomet n’est pas un dieu et qu’il est mort et n’a plus de famille proche pouvant se sentir offensée. [4]

Mais n’est-il pas choquant de trouver dans le Coran la sourate XXXIII, 47, faite sur mesure par le prophète lui-même pour justifier son harem de 13 ou 15 épouses et ses innombrables concubines ou femmes captives ? (O prophète ! Il t’est permis d’épouser les femmes que tu auras dotées, les CAPTIVES que Dieu a fait tomber entre tes mains, les filles de tes oncles et de tes tantes maternels et paternels qui ont pris la fuite avec toi, et toute femme fidèle qui livrera son cœur au Prophète, si le Prophète veut l’épouser. C’est un privilège que nous t’accordons sur les autres croyants).

Hirsi Ali fut poursuivie pour avoir traité le prophète de pervers, mais que doit-on penser d’un Prophète qui abuse sexuellement de ses femmes captives et qui traite les non-musulmans de criminels et de « plus pervers de tous les êtres », etc. ?

Quand le Tribunal sera-t-il saisi pour interdire le Coran dans lequel le Prophète insulte tous les non-musulmans et incite à les exterminer au lieu d’entamer des poursuites contre Hirsi Ali qui n’a dit que des choses irréfutables ?

Voici quelques échantillons des paroles de Mahomet qui illustrent le mépris à l’égard de tous les non-musulmans : Les infidèles sont des méchants (Sourate II, 25, 26, 255, sourate VIII,38, sourate LII,47, Sourate LXXI,29) des perfides (II,26), des imposteurs (Sourate III,54), des impies (Sourate III,144) des PERVERS (Sourate V,75) les PLUS PERVERS de tous les êtres créés (Sourate XCVIII,5) des menteurs (Sourate VI, 28, Sourate LI,10) des réprouvés (Sourate VII, 44) pas animaux plus vils, sourds et muets (Sourate VIII, 22 ? 57), des idolâtres (Sourate IX, 5) des CRIMINELS (Sourate X,14, Sourate LV,43, Sourate LXXVII, 46) des injustes (Sourate IX,et Sourate X, 53)) des hypocrites (IX, 69) des maudits (Sourate IX, 69) des prévaricateurs (sourate XLVI, 19) des fourbes (Sourate LII, 46). [5]

Ayaan Hirsi Ali avait-elle le droit de critiquer un Coran dans lequel on trouve d’innombrables versets incitant à exterminer les non-musulmans dans le style que voici : Les infidèles sont vos ennemis déclarés (Sourate IV, 102). S’ils retournent à l’infidélité, saisissez-les et mettez-les à mort partout où vous les trouverez. La tentation de l’idolâtrie est pire que le carnage à la guerre (Sourate II, verset 189). Extermine les méchants (Sourate LXXI, 29). Les infidèles sont vos ennemis déclarés (Sourate IV,102). S’ils retournent à l’infidélité, saisissez-les et mettez-les à mort partout où vous les trouverez. Ne cherchez parmi eux ni protecteur ni ami (Sourate IV, 91). Moi je jetterai la terreur dans le cœur des infidèles. Abattez leurs têtes et frappez les extrémités de leurs doigts (Sourate VIII, 12). O croyants ! Combattez les infidèles qui vous avoisinent, qu’ils vous trouvent toujours sévères à leur égard (Sourate IX, 124). [6]

Que penser d’un Coran qui dit qu’il faut combattre ses voisins infidèles ? Comment les musulmans peuvent-ils s’intégrer lorsqu’ils doivent combattre leurs voisins non-musulmans pour ne pas être des apostats par rapport à leur religion ?

Ayaan Hirsi Ali insultée, humiliée... et persécutée

Abu Jahjah a dit dans le programme TV "A Nederland kiest A", qu’Ayaan Hirsi Ali devait fermer sa bouche et aller chez le psychiatre. C’est cela la dictature fondamentaliste, l’interdiction du droit d’expression et d’opinion et, s’il le faut, les injures et la menace de mort. Abu Jahjah, qui a lui-même reçu la nationalité belge sur base de fausses déclarations et qui n’a pas été excisé, ni persécuté en raison de son sexe, se permet de dire à une parlementaire néerlandaise qu’elle doit se taire et consulter un psychiatre. Il se croit déjà dans la phase du Dar el-islam, le « territoire de l’islam », où les islamistes déterminent ce qui peut être dit, alors qu’il est encore dans la phase du Dar el-harb (maison de la guerre, les pays impies encore à conquérir).

Ayaan Hirsi Ali doit se cacher parce qu’elle exprime des idées qui ne conviennent pas aux islamistes qui entendent imposer ce qu’on peut encore dire dans les limites imposées par l’idéologie islamique. L’Europe a peur, les politiciens ont peur et nos libertés fondamentales sont bafouées par les islamistes qui veulent qu’on se soumette à la "pensée islamique" sous peine de mort.

Des journalistes ont perdu leur emploi à cause des caricatures de Mahomet, les autres journalistes vont s’autocensurer pour ne pas subir les foudres islamiques et à leur tour perdre leur emploi. Ainsi, la liberté d’expression en Europe n’existera bientôt plus que sur papier et l’auto-censure est déjà largement appliquée pour éviter les menaces de mort.

Abu Jahjah, en insinuant qu’Ayaan Hirsi Ali est une malade mentale qui doit consulter le psychiatre, a fait comme tous les fondamentalistes qui utilisent ce même argument, l’injure et s’il le faut les menaces. Ce sont les terroristes musulmans qui tuent partout dans le monde en brandissant le Coran qui ont bien besoin d’un psychiatre, mais pas Ayaan Hirsi Ali qui est une femme de grande culture et d’un autre niveau qu’Abu Jahjah, qui n’a même pas l’excuse d’être analphabète comme Mahomet.

« La religion est une épidémie mentale qui conduit les gens à développer des concepts religieux assez semblables », disait Pascal Boyer [7]. Ces paroles sont confirmées chaque jour dans le monde. La religion aliène l’esprit de l’homme et sa superstition le conduit à poser des actes déraisonnables. Ces extrémistes, fous de dieu, sont conditionnés par d’innombrables versets du Coran qui incitent à exterminer les non-musulmans, ou de la bible lorsqu’il s’agit d’intégristes chrétiens en Italie qui allument le bûcher sur la place publique pour brûler les livres de Dan Brown.

Mustapha Kémal Ataturk [8] s’exprimait ainsi au sujet de l’islam : « L’islam, cette théologie absurde d’un bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies ». Heureusement qu’il ne vit plus parce qu’il serait persécuté par 51 pays musulmans comme Ayaan Hirsi Ali.

Un tribunal a condamné Ayaan Hirsi Ali à quitter l’immeuble qu’elle habite, dans les quatre mois, à la demande des colocataires qui ne se sentent pas en sécurité. Le tribunal estime qu’elle doit être expulsée parce que les islamistes pourraient commettre un attentat contre elle dans l’immeuble. Ce ne sont pas les terroristes qui la menacent qu’on identifie, qu’on condamne et qu’on expulse, mais bien Hirsi Ali qui devient l’objet de l’insécurité.

Aujour’hui, Ayaan Hirsi Ali est donc expulsée de son appartement par le tribunal, déchue de la nationalité et de son mandat parlementaire, déshonorée par la ministre Rita Verdonk qui appartient au même parti. C’est un scandale dont on n’aurait pas cru le gouvernement hollandais capable. Oui, Rita Verdonk, du parti populaire de la liberté et de la démocratie, a tué socialement et politiquement Ayaan Hirsi Ali, qualifiée en avril 2005 par le New York Times magazine de "Fille des Lumières", mais aussi et en même temps elle a tué la démocratie, c’est-à-dire la liberté d’expression et d’opinion dans les Pays-Bas.

Comment ne pas parler du déclin des démocraties dont parle Jean-François Revel, dans de telles circonstances ? Mais quel sort attend Ayaan Hirsi aux États-Unis devenus le pays de l’intégrisme religieux ? Que peut-elle espérer en allant travailler dans l’American Entreprise Institute à Washington ? Je crains pour son avenir, je crains pour sa vie, parce qu’elle reste une faible femme qui n’a que son intelligence et son courage pour se défendre face à la barbarie des extrémistes religieux.

Guillaume.

Notes

[1] Ministre D66 de la "Bestuurlijke vernieuwing”.

[2] Selon le Petit Larousse : Attirance sexuelle pour les enfants

[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/A%C3%AFcha

[4] La Deuxième Chambre aux Pays-Bas a rejeté la motion du D66 demandant la suppression de l’article 147 du Code pénal sur le blasphème. Les socialistes y compris ont voté contre.

[5] Le Coran édité par Garnier-Flammarion, Paris 1970

[6] Pour plus d’exemples, voir ici

[7] In Et l’Homme créa les Dieux.

[8] Mustapha Kémal Ataturk 1881-1938