Libre Pensée du Pas-de-Calais

L’histoire

Nous sommes en 1964 dans une Irlande très catholique qui refuse la plus infime place sociale pour les filles mères et même pour celles qui pourraient ou auraient pu le devenir un jour. Alors, parents et prêtres catholiques s’arrangent pour les mettre à l’écart, dans ces étranges institutions tenues par l’ordre des Magdalene Sisters.

Trois curés très différents mais tout aussi incontournables envoient autant de filles tout aussi différentes dans ce qu’on appelle un couvent magdalénien. Margaret, Rose et Bernadette doivent y expier leurs péchés, lesquels sont, respectivement : avoir été violée par un cousin à moitié rond, avoir souri un peu trop aux « garçons de l’école d’en face », et s’être retrouvée enceinte sans avoir pu donner son avis.

Officiellement, les foyers des couvents magdaléniens sont dirigés par des Sœurs,religieuses catholiques, et les femmes "pécheresses" tentent d’y mériter à nouveau leur paradis... en travaillant comme des damnées dans des lavoirs, histoire de laver leurs péchés (au propre comme au figuré). Dans la pratique, ces foyers magdaléniens sont d’authentiques camps disciplinaires dirigés par de non moins authentiques kapos déguisés en nonnettes, sadiques et fascisantes à souhait. Au nom du Seigneur, les soi-disantes pécheresses doivent y bosser comme des esclaves. Pro deo, s’entend ! Qu’elles soient déjà contentes d’avoir le gîte et le couvert ! Si, en attendant, les sœurs s’en mettent plein les poches, c’est une autre affaire...

Un chef d’oeuvre du cinéma...fondé sur l’horrible réalité !

« Une provocation furieuse et haineuse », a commenté L’Osservatore Romano, la gazette du Vatican. « Des plus insultant et pathétique », a persiflé Radio Vatican en apprenant que le jury du Festival de Venise avait réservé son Lion d’Or aux Magdalena Sisters. Et pourtant ces couvents magdaléniens où, depuis le début du 19e siècle jusqu’en... 1996 (vous lisez bien), d’innombrables Irlandaises ont vu leur existence se muer en un véritable enfer, ont bel et bien existé !!! Ni l’Eglise ni l’Etat, n’ont, pour l’instant, formulé le moindre repentir, le moindre regret, et encore moins envisagé une quelconque réparation...

En outre, The Magdalena Sisters est un petit chef-d’œuvre. Mullan dénonce la pesanteur de la terreur psychologique exercée par les nonnes sur les « pécheresses » tout en évitant l’écueil du sentimentalisme.

Prix d’entrée

5,80 euros ou 4,50 euros sur réservation au 03 21 35 58 50