Libre Pensée du Pas-de-Calais

En 2003, la Fédération française de la Libre Pensée et la National Secular Society du Royaume-Uni avaient proposé à toutes les associations européennes qui défendent la laïcité d’organiser ensemble à Paris le 6 décembre 2003 une grande manifestation dont l’objet serait la défense de la laïcité en Europe et le rejet de l’Article I-51 du projet de Constitution européenne.

Le 6 décembre 2003, 32 associations de 14 pays ont répondu positivement. Sous la présidence de l’IHEU, des centaines de laïques, libres penseurs, humanistes et rationalistes se sont rassemblés pour la défense de la laïcité en Europe et sa conquête là où elle n’existe pas encore.

Aujourd’hui, il faut avancer, en tenant compte des évolutions intervenues. Le 18 Juin 2004, la Conférence Intergouvernementale a adopté un projet de Constitution qui maintient l’article I-51 (maintenant Article 52) visant à garantir les privilèges exorbitants des religions et à réaffirmer le pouvoir des Eglises dans les institutions de l’Union européenne, en violation de l’engagement de l’Union sur le respect de la liberté de conscience. Un délai maximum de deux ans est prévu pour la ratification de ce projet dans tous les pays membres de l’Union. Dans tous les pays, les défenseurs de la laïcité sont donc amenés à s’opposer à cette institutionnalisation des Eglises, qui ne vise qu’à garantir, à perpétuer et même à accroître les privilèges antidémocratiques des Eglises et des religions dans les différents pays de l‘Union européenne. Si une telle disposition était adoptée, aucun peuple, aucune nation, aucun Etat en Europe ne pourraient jamais remettre en cause avec succès les religions d’Etat, les concordats, les délits de blasphème et les impôts d’Eglise tels qu’ils existent déjà dans un grand nombre de pays membres ou qui sont proposés dans l’avenir. De plus, l’article 52 rend obligatoire la consultation privilégiée des Eglises et des groupes philosophiques dans toute l’Union « dans un dialogue ouvert et transparent ». C’est contestable parce que c’est antidémocratique et cela amènera un renforcement de l’influence et du pouvoir des Eglises.

La question à laquelle nous sommes confrontés actuellement n’est pas de savoir s’il faut ou non une constitution européenne en soi, mais de savoir si la constitution que l’on nous propose aujourd’hui encourage la mainmise des Eglises, et donc si elle est anti-laïque. La réponse est claire : la constitution assure une influence excessive aux Eglises et c’est donc une menace pour la structure laïque de la société. L’article 52 constitue un très grave danger pour la liberté de conscience. Le seul moyen d’éviter ces dangers passe par le rejet de cette constitution qui n’en est plus au stade de projet mais qui va devenir une réalité juridique si elle n’est pas rejetée.

C’est pourquoi la National Secular Society et la Libre Pensée française appellent aujourd’hui à intensifier et coordonner la résistance, en s’appuyant sur le succès du rassemblement du 6 décembre 2003.

Les deux organisations appellent toutes les associations rationalistes, sceptiques, libres penseuses, humanistes et laïques et les citoyens des différents pays en Europe à participer à la manifestation laïque internationale à Bruxelles le dimanche 3 avril 2005 à 12 heures

• Contre l’officialisation de leur existence dans les institutions !

et lancent un appel :

Pour la séparation des religions et des Etats !