Libre Pensée du Pas-de-Calais

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Publié : 18 mars 2007

Sant’Egidio à Lyon : 600 000 euros de subvention publique déclarés illégaux !

Chers amis,

Ce matin 8 mars, a eu lieu l’audience du Tribunal Administratif de Lyon sur l’affaire Sant’Egidio. On se souvient qu’au nom de la Libre Pensée et de divers militants laïques du Rhône, de la Loire, de l’Ain et de la Savoie, j’avais déposé, en août et septembre 2005, quatre demandes d’annulation des 600 000 € de subventions votées par la Mairie de Lyon ( 100 000 €) , la Communauté Urbaine de Lyon ( 100 000 €), le Conseil général du Rhône ( 300 000 €) et le Conseil régional Rhône-Alpes (100 000 €) à l’Association Sant’Egidio-France qui était censée organiser les journées interreligieuses de septembre 2005 à Lyon. En fait ces journées avaient été organisées par la Communauté religieuse Sant’Egidio-Roma et l’archevêché de Lyon.

Notre recours en annulation contre le conseil régional n’a pas été retenu pour une simple question de procédure réparable, le Tribunal nous ayant donné quinze jours pour le faire. Les trois autres recours ont été jugés recevables et le rapport du Commissaire du Gouvernement nous a donné raison , il s’est prononcé pour l’annulation des 500 000 € de subventions. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu dans un délai d’un mois. Donc rien n’est encore définitif.

Mais cette première étape franchie représente une victoire laïque importante qu’il faut faire connaître. Les conclusions du Commissaire du Gouvernement ont été acquises, dans le cadre du respect de l’article 2 de la loi de 1905, en application de la jurisprudence déjà obtenue devant le même Tribunal Administratif de Lyon : les institutions républicaines ne peuvent pas accorder de subvention même à une association qui a déposé des statuts loi 1901 débarrassés de toute référence cultuelle si les pratiques de cette association se révèlent partiellement cultuelles. C’est la démonstration que nous avions faite à propos de l’association Sant’Egidio-France, créée spécialement quelques mois avant l’événement, avec des statuts expurgés de références cultuelles, pour recueillir les subventions publiques et permettre à la hiérarchie catholique de réussir son opération aux frais de la République.

Les journées Sant’Egidio, organisées par le cardinal archevêque de Lyon, Barbarin, patronnées par le maire de Lyon, Gérard Collomb (PS), le président du Conseil régional, Jean-Jacques Queyrane (PS), le président du Conseil général, Michel Mercier (UDF) et le ministre de l’Intérieur en personne, Sarkozy (UMP) - remarquable conjonction antilaïque - comprenaient bel et bien des activités cultuelles, comme la messe solennelle dans la basilique de Fourvière, des prières publiques et des processions.

Attendons le jugement définitif.

Marcel Picquier