Libre Pensée du Pas-de-Calais

Vous êtes ici : Accueil du site > Activités de la Libre Pensée du Pas-de-Calais > Actions nationales > Congrès de la Fédération nationale de la Libre Pensée > Participation au congrès 2004 à Toulouse de la fédération nationale de la (...)
Publié : 30 juillet 2004

Participation au congrès 2004 à Toulouse de la fédération nationale de la Libre Pensée

JEUDI 8 JUILLET

Matinée : discours et accueil

L’accueil des camarades de Haute Garonne a été très simple et agréable. Lors de notre arrivée sur les lieux du congrès, à l’Université de Toulouse Le Mirail, nous avons rencontré les délégués de toute la France rassemblés dans le hall, autour des stands tenus par les différentes fédérations et l’IRELP (Institut de Recherche de la Libre Pensée, nouvellement créé). Un bar accueillait les nouveaux arrivants.

Liste des associations et personnalités présentes au congrès : Rémi Pech, président de l’université le Mirail et Didier Foucault, vice-président de l’université, le Premier adjoint de la ville de Blagnac, membre du PRG (parti Radical de Gauche), Docteur Rongier, président de l’association Vanini , le Conseil général de la Haute-Garonne, le Conseil régional de Midi-Pyrénées, Docteur Rongier, pour l’association Vanini, Jean-Paul Bouche pour le Grand Orient de France, Jean-Marie Matisson, président du Comité Laïcité République, Gilbert Ballester pour l’ADMD, Alain Pintereau pour l’Union rationaliste, Gérard Mazuir, secrétaire confédéral de la CGT-FO, Fédération des Œuvres Laïques de Haute-Garonne, Info-sectes, Sat-Amikaro (Espérantistes) et Cheminots toulousains pour l’Espéranto, Parti des Travailleurs, Europa Laïca (Espagne), et Union des Athées de Catalogne (Espagne)

Le congrès fut ouvert vers 9h30 par le président de la fédération nationale, Jo Salaméro. Dans son discours celui-ci rappela que pour la Libre Pensée, aujourdh’ui, il y avait nécessité de reconquérir, d’améliorer et de faire revivre la laïcité institutionnelle dans notre pays.

Puis Michel Héliard prit la parole au nom de la fédération de Haute-garonne pour accueillir les congressistes. Il adressa ses remerciements au conseil régional Midi-Pyrénées, au conseil général de la Haute-Garonnne, à la mairie de Toulouse et à l’université Toulouse Le Mirail pour avoir aidé à l’organisation matérielle de ce congrès. Puis il rappela que Toulouse avait été pendant l’Ancien Régime la championne de l’intolérance au nom de la religion : condamnations et exécutions de Vanini et Jean Calas parmi les plus célèbres. Cette caractéristique vient du fait que l’université de Toulouse, fondée en 1229, avait alors pour but de combattre les hérésies et d’organiser l’Inquisition à Toulouse, contre les cathares en particulier. Après ces rappels historiques, l’orateur aborda le projet de constitution européenne et le prétendu héritage religieux que certains veulent imposer comme référence. Il termina son propos par l’évocation de Jean Jaurès, grande figure toulousaine par ses activités de journaliste, professeur d’université ou encore homme politique.

Rémi Pech, président de l’université Toulouse Le Mirail prit ensuite la parole pour un mot de bienvenue. Il insista sur le retour de l’intolérance et du fanatisme dans l’actualité. Et il sétonna que les seuls antidotes cités contre ces maux étaient les religions, alors qu’elles en sont elles-mêmes à l’origine. Il s’indigna aussi que seuls des religieux soient consultés systématiquement sur tous les sujets possibles, mais jamais un représentant de l’athéisme, de la libre pensée ou de l’agnosticisme.

Le Conseil régional de Midi-Pyrénées avait délégué une élue pour représenter son président. Celle-ci tint un discours très vivifiant et très bien argumenté sur la pertinence et l’actualité de la laïcité, affirmant que la liberté de conscience englobait la liberté de croyance mais loin de se limiter à elle, elle la dépassait en incluant l’incroyance et la pensée libre.

Le Premier adjoint de la ville de Blagnac, membre du PRG (parti Radical de Gauche) vint saluer le congrès. Il affirma que la loi de 1905 était menacée par l’existence de lois antilaïques, et que son parti s’interrogeait sur l’évolution de la loi de 1905 en présence de la communauté musulmane, et il conclut que tous ensemble nous saurons lutter pour défendre nos valeurs communes.

Le Docteur Rongier, président de l’association Vanini, présenta les buts de son association : promouvoir la connaissance de ce philosophe exécuté par l’Inquisition. Au-delà, l’association s’est fixé trois buts plus larges : penser librement et lutter contre la pensée unique ; lutter contre l’opinion qui n’est qu’un obstacle à la connaissance ; et volonté de lancer une souscription pour ériger à Toulouse une statue à la mémoire de Vanini sur la place du Salin où il a été exécuté.

Didier Foucault, vice-président de l’université et spécialiste de Vanini a ensuite présenté ce philosophe du XVIIè siècle, sa vie et sa pensée résolument matérialiste.

Jean-Paul Bouche pour le Grand Orient de France a évoqué les racines communes entre la Libre Pensée et le Grand Orient , rappelant la double appartenance de nombreuses personnalités et notre référence commune au siècle des Lumières et à la Raison. Il annonça les actions prévues par le GODF pour célébrer la loi de 1905, et son exigence de voir retirer l’article I-51 du projet de constitution européenne ou tout au moins sa modification en profondeur.

Jean-Marie Matisson, président du Comité Laïcité République, a prononcé un vigoureux plaidoyer laïque parlant de non-assistance à laïcité en danger. Il a défendu la laïcité sans concession (étendre la loi de 1905 à l’ensemble du territoire, abroger les lois antilaïques, étendre la laïcité à l’Europe, etc.). Il conclut en lançant un appel à la concertation entre toutes les associations laïques pour célébrer la loi de 1905. Son discours percutant fut chaudement applaudi par l’assemblée.

Gilbert Ballester pour l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) présenta son association, forte de 36 000 membres et indiqua les recommandations de son association pour mourir dans la dignité : rédiger une déclaration de ses volontés, prévenir sa famille de celles-ci, choisir un médecin généraliste à l’écoute de son patient, et enfin... adhérer à l’ADMD !

Alain Pintereau pour l’Union rationaliste a présenté son association de 830 membres, créée en 1930. Il expliqua que le rationalisme était avant tout une méthode.

Info-sectes avait dépêché un représentant. Cette association défend la liberté de conscience et définit la secte comme une structure totalitaire, dénombrant 180 mouvements sectaires auxquels appartiennent 160 000 membres dont 130 000 membres de Jéhovah. Le but d’Info-sectes est d’informer, accueillir, et agir en prévention.

Sat-Amikaro (Espérantistes) et les Cheminots toulousains pour l’Espéranto avaient délégué un membre pour présenter leurs associations. Celui-ci s’adressa d’ailleurs au congrès en espéranto, traduit par un camarade présent à ses côtés.

Le Parti des Travailleurs insista sur la défense de la laïcité de l’Ecole et de l’Etat, et sur la République comme régime garant de l’intérêt général.

Claude Singer, membre de la CAN (Commission Administrative Nationale) fit part des messages de soutien des organisations internationales suivantes : CNT « extérieure » de Toulouse, Bund Gegen Anpassung (Allemagne), Mouvement Laïque Québécois, Libre Pensée polonaise, et Association humaniste islandaise.

Europa Laïca (Espagne) avait envoyé un message lu par José Arrias : le combat laïque en Espagne est toujours aussi ardu et se fixe pour but d’obtenir l’abrogation du concordat de 1963, de la loi organique sur la liberté religieuse de 1980, et de la loi organique sur la qualité de l’enseignement qui organise en fait l’endoctrinement religieux à l’école laïque.

Enfin, l’Union des Athées de Catalogne (Espagne) avait dépêché un brillant représentant qui affirma avec force l’actualité de leur combat en Espagne et annonça pour la fin de l’année 2004 la création de l’association des libres penseurs et athées d’Espagne, sous les applaudissements du congrès. Ce discours fut traduit par Jo Salaméro.

Enfin Jo Salaméro lut les messages de saluts reçus au congrès : - Gérard Bapt, député de Haute-Garonne - Geneviève Perrin-Gaillard, députée des Deux-Sèvres - Marcel Dehoux, député du Nord - Joseph Bellanca, secrétaire général de l’union départementale CGT-FO de Haute-Garonne - Union Pacifiste de France - Mouvement de la Paix

Après-midi : rapports nationaux et discussions

L’après-midi fut consacré aux rapports nationaux : le rapport moral présenté par Jo Salaméro, le rapport d’activités par Christian Eyschen, le rapport de trésorerie par Martine Bayard, le rapport administratif par Roger Lepeix, le rapport sur La Raison par Christian Eyschen, le rapport sur L’Idée Libre par Claude Singer, le rapport sur L’I.R.E.L.P par Jean-Marc Schiappa, suivis d’interventions de diverses fédérations.

Jo Salaméro souligna les dangers du projet de constitution européenne qu’il qualifia de "sinistre projet" allant jusqu’à évoquer, de façon très argumentée et convaincante, une "contre-révolution, contraire à la Révolution de 1789". Evoquant les visites successives du Pape en France cette année (à Lourdes et à Lille dans le cadre des Semaines Sociales catholiques), il appela les libres penseurs à l’union et à la vigilance face à l’offensive de recléricalisation de la vie publique.

Christian Eyschen évoqua les différentes actions impulsées en 2OO4 (manifestations pour l’unité de la République, contre la décentralisation, etc.) avant de tracer la perspective pour 2005 en souhaitant le plus grand succès à la manifestation européenne prévue à Bruxelles dans le premier trimestre 2005 pour défendre et exiger une Europe laïque et sociale.

Martine Bayard présenta le nombre d’adhérents pour 2004, soit 3224 au moment du congrès, précisant que les adhésions continuaient encore à rentrer au moment où elle présentait ce rapport. Cela montre donc une progression des adhésions. Elle incita cependant les fédérations à solliciter de nouveau les anciens adhérents qui n’auraient pas encore réadhérer.

Roger Lepeix présenta le travail qui attendait la Libre Pensée en 2005 avec l’organisation de deux congrès mondiaux à Paris : le congrès mondial des athées et libres penseurs le 4 juillet suivi du congrès de l’IHEU du 5 au 7 juillet. Il proposa donc d’organiser le congrès national en 2005 vers la fin du mois d’août.

Sur La Raison et L’Idée Libre, les rapporteurs présentèrent les comptes et le fonctionnement satisfaisant de chaque publication.

Jean-Marc Schiappa présenta l’Institut d’Etudes et de Recherche sur la Libre Pensée, nouvellement créé. Il proposa d’intervenir en régions sous forme de conférences historiques, annonça la publication d’un ouvrage sur la loi de 1905, et demanda aux fédérations d’aider au développement de l’IRELP en le faisant connaître davantage auprès des libres penseurs.

Intervinrent ensuite plusieurs fédérations sur ces différents rapports. L’intervention la plus riche fut celle de la Fédération de Moselle. L’intervenant expliqua que La Revue du droit local, organe s’attachant à la défense des particularités locales, comme le statut dérogatoire à la loi de 1905, revendiquait la possibilité que l’Etat reconnaisse deux nouveaux cultes dans la région pour les intégrer au dispositif concordataire qui régit actuellement l’Alsace et la Moselle. De plus, cette revue cherche à faire reconnaïtre les cultes comme des services d’intérêt général dans le cadre du projet de constitution européenne, ce qui ouvrirait la voie à la reconnaissance sur tout notre territoire des religions comme services d’intérêt général et abrogerait de fait la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat. L’intervenant fit donc la proposition d’un grand rassemblement le 21 janvier à Thionville pour montrer l’hostilité des citoyens à cette entreprise cléricale.

VENDREDI 9 JUILLET : commissions et discussions des rapports

Comme convenu par l’assemblée générale du Pas-de-Calais, nous nous sommes rendus à la commission laïcité, commission la plus fournie du congrès. Après désignation d’un président de séance et d’un rapporteur des travaux, il a été fait appel aux camarades pour savoir qui souhaitait s’exprimer sur le thème très général de la laïcité. De nombreuses personnes se sont donc inscrites et ont pu intervenir successivement. De nombreux thèmes ont été abordés pour permettre de rédiger la résolution laïcité : l’organisation d’examens du bac dans les établissements catholiques ; la réinstauration pernicieuse par la justice d’un délit de blasphème ; les visites du pape ; le vote illégal du conseil général du Maine et Loire pour financer des travaux importants dans les collèges privés, sous prétexte de mise aux normes de la sécurité ; l’interpellation des élus pour la mise en place d’un lieu neutre dans les communes afin d’organiser des obsèques civiles dignes ; la création d’un nouveau diplôme dans certaines facs de droit : le droit des religions ; et bien sûr la loi sur l’interdiction des signes religieux ostensibles à l’école publique. Cela a permis le lendemain matin de rédiger une motion générale sur le thème de la laïcité.

Un banquet fraternel était organisé en soirée par les camarades de Haute-Garonne durant lequel nous avons eu l’occasion d’entendre une chanteuse de flamenco nous donner un récital, et nous avons pu joyeusement discuter avec des camarades de toute la France.

SAMEDI 10 JUILLET

Le matin, nous avons participé à la rédaction de la résolution laïcité, puis à celle des motions sur les signes religieux à l’école publique et sur le respect de la laïcité dans les hôpitaux publics. L’après-midi eurent lieu les votes sur les rapports nationaux, les élections aux différentes instances (CAN, etc.) et les votes des nombreuses résolutions. Nous avons approuvé toutes ces propositions, y compris l’augmentation de la part nationale de la cotisation de 1,50 €. Le congrès national lança aussi un appel au congrès mondial des athées et libres penseurs (voir ci-dessous), contre lequel nous avons voté.

Nous nous en expliquons dans le texte intitulé Pour un véritable humanisme laïque !

VOTES

Tous les textes débattus et votés par le congrès sont disponibles à l’adresse suivante http://librepenseefrance.ouvaton.or...

Question à l’étude 2004-2005

"Individu ou personne" : quels concepts ? Pour quels usages, et quels enjeux ? "Etre de droit" ou "Etre d’essence" ? Citoyen ou communauté ? Des questions sémantiques, d’histoire, d’actualité aussi car le personnalisme chrétien, contre lumières et révolutions, impose à bien des égards ses valeurs à la société et à la vie politique ; ne justifie-t-il pas, au nom d’une "troisième voie" multiforme, l’exploitation de l’homme par l’homme ? Les résolutions

* Résolution Générale * Résolution Laïcité * Résolution Question à l’Etude * Résolution Jeunes

Les motions

* Motion 1 - "Hommage à Jean Calas" * Motion 2 - "Condamnation de la la répression syndicale dont les syndicalistes de l’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe (UGTG) sont aujourd’hui les victimes" * Motion 3 - "Défense de l’instruction" * Motion 4 - "L’armée hors de l’école"

Appel au Congrès Mondial pour l’ATHEISME et la PENSEE LIBRE