Le Figaro veut faire croire, dans son édition du 22 mai, que « la carte scolaire a encouragé des situations de ségrégation : dans les quartiers défavorisés les élèves en difficulté et, en centre-ville, la population scolaire favorisée. » Or, si certains établissements, essentiellement des collèges, sont devenus des ghettos, c’est avant tout parce que la politique de mixité sociale de ces quartiers a été abandonnée par les élus locaux et nationaux ! La carte scolaire n’est que le reflet de ces politiques ségrégationnistes, discriminatoires et antilaïques menées par des élus attachés à préserver les privilèges de quelques-uns au détriment de la mixité sociale, facteur d’émancipation pour tous les élèves de la République. Le plus bel exemple concerne la politique menée par un certain Sarkozy à Neuilly-sur-Seine : refus de construire des logements sociaux, aménagements de lotissements luxueux et refus d’ouvrir la carte scolaire à des populations extérieures... Facile ensuite de condamner l’école publique et ses supposés manquements pour lui faire subir une cure de dérégulation sauvage ! Ce qu’il faut c’est développer une politique de la ville créatrice d’égalité sociale, territoriale et politique, en un mot, la mise en place d’une politique laïque d’émancipation sociale.
D’autre part, Le Figaro affirme que seuls « les parents informés développent donc des stratégies de contournement, quitte parfois à inscrire leur enfant dans le privé. » On touche là au fond du problème. Pour que cette carte scolaire soit efficace dans sa volonté de mixité sociale, elle doit s’appliquer à TOUS les établissements scolaires financés sur fonds publics. Or, malgré le fait que 90% des établissements privés bénéficient de larges financements publics, ce que la Libre Pensée condamne fermement, ceux-ci se targuent de leur « caractère propre » pour refuser toute réglementation de leur recrutement. De fait, ils permettent aux parents consommateurs de tuer la carte scolaire ! Un choix simple se pose à nos gouvernants : si l’État finance l’enseignement privé, qu’il exige de celui-ci d’appliquer les règles nationales visant à promouvoir l’égalité sociale, à mettre en oeuvre la laïcité de l’enseignement et à renforcer la cohésion nationale. En cas de refus d’appliquer ces règles de bon sens, le financement serait supprimé. Ces fonds, évalués à plusieurs milliards d’euros, suite à une enquête de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, pourraient alors servir à développer l’enseignement laïque de façon à en renforcer l’attrait et la qualité auprès de toutes les populations. Loin de cette conception laïque, le ministre Darcos, avec aplomb, ose affirmer que « les établissements scolaires auront à veiller à une diversification sociale et géographique de leurs effectifs. » Comment le pourraient-ils si aucune règle n’empêche les dérives consuméristes de ségrégation sociale ?
La Libre Pensée du Pas-de-Calais appelle donc les citoyens à faire entendre leur désir de renforcement de la laïcité en vue de réaffirmer avec force le droit à l’instruction dans un cadre républicain, garant d’égalité et d’émancipation sociale pour tous les enfants de notre pays.
En outre, la Libre Pensée du Pas-de-Calais dénonce fermement les agissements inhumains, en application des lois Sarkozy sur l’immigration, de la justice et la police de notre pays qui organisent la chasse aux enfants de sans-papier scolarisés dans nos écoles laïques. Ces rafles déchirent des familles en expulsant les uns, condamnant les autres à la clandestinité et n’en régularisant qu’une infime proportion. Le cas, à Bordeaux, de deux jumeaux marocains sans-papiers, tous deux scolarisés, dont l’un est régularisé et l’autre condamné à l’expulsion du territoire est un exemple caricatural mais tristement tragique de cette politique inhumaine et ségrégationniste. L’école doit être un havre de paix pour tous les élèves afin de leur permettre de s’émanciper de leurs déterminismes sociaux, familiaux et culturels. Mais le gouvernement actuel tient-il vraiment à ce que la jeunesse de ce pays s’émancipe, grandisse librement et participe lucidement au fonctionnement de notre république ? Qu’en pensent donc les candidats aux législatives ?
A Calais, le 01er juin 2007,
Pour la Libre Pensée du Pas-de-Calais
Roland Delattre
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Dernière mise à jour : vendredi 5 décembre 2008