Cette action est soutenue par l’UFAL ( Union des FAmilles Laïques) du Pas-de-Calais, l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité), la Ligue des Droits de l’Homme de Calais et l’association " Faut qu’on s’active !", à l’initiative d’une proposition de loi d’initiative populaire, dite "loi Vincent Humbert" (voir ci-dessous).
Selon, Michèle Vincent, on a beaucoup parlé « fin de vie » depuis quelques temps. Mais de tous ces discours rien de nouveau n’est apparu. En dehors du fait que l’on tiendra compte des directives anticipées fournies par le malade en fin de vie, la loi votée le 30 novembre 2004 ne fait qu’entériner des actions déjà pratiquées ou des textes de loi déjà en vigueur. Tout d’abord elle confirme l’application de la charte du malade hospitalisé qui dit qu’un malade a le droit de refuser des traitements. D’autre part elle confirme le rapport du Comité Consultatif sur la fin de vie qui permet l’exception d’euthanasie. La loi reprend les termes du code de déontologie qui lutte contre l’acharnement thérapeutique. Enfin elle intègre la loi dite Kouchner qui autorise le malade à avoir accès à son dossier médical et qui permet au patient de décider de la conduite à tenir sur son traitement. Le laisser mourir de la nouvelle loi n’est que la somme de toutes ces dispositions.
Qu’en conclure ? Pourquoi, malgré la pression populaire, les politiques se refusent-ils à aborder ce délicat problème ? Pourquoi en France n’est-on pas capable, à l’exemple des Pays Bas et de la Belgique, d’envisager une vraie législation sur l’aide active à mourir ? Quelles sont les influences qui bloquent les débats et empêchent toute évolution vers une « légalisation intelligente » ? Les pouvoirs politique, médical et religieux ne sont pas indépendants les uns des autres : la hiérarchie du conseil de l’Ordre des médecins et les législateurs se soumettent à l’influence de l’Eglise catholique sur cette question et semblent refuser d’admettre que la mort comme tout autre acte composant la vie d’un homme appartient pleinement à l’individu et ne doit pas être soumise à des interdits collectifs : l’euthanasie est une forme de mort qu’ un individu doit poiuvoir choisir en toute liberté et en toute légalité.
La création d’un cadre juridique sûr et précis permettra de sécuriser chacun, patient et médecin, et évitera les dérives que l’on connaît aujourd’hui où des euthanasies sont pratiquées parfois à l’insu des patients et des familles pour des raisons mercantiles. Ce cadre permettra aux hommes et femmes désirant recourir à l’euthanasie volontaire de le faire dans des conditions de dignité humaine, mais aussi à ceux qui ne souhaitent pas y recourir d’être protégés par cette loi, puisqu’en dehors de son cadre, donner la mort sera un crime, puisque contraire à la volonté de la personne. les médecins ne s’arrogeront donc pas le droit de donner la mort selon leurs propres conceptions, mais seront à l’écoute de leur patient et appliqueront un protocole précis défini par la loi.
Jacques Pohier a ensuite présenté l’action de l’ADMD et a défini la notion d’euthanasie comme un acte volontaire. Il a indiqué quels étaient les freins actuels à l’adoption d’une loi légalisant l’euthanasie en dénonçant la collusion des pouvoirs politique, religieux et médical incarnés par les parlementaires, la hiérarchie ecclésiastique et le conseil de l’ordre des médecins. Il rappela ensuite les démarches accomplies par l’ADMD concernant l’adoption d’une loi par le parlement en précisant le mécanisme institutionnel pour déposer et faire voter une proposition d’initiative parlementaire. Si le gouvernement refuse de mettre une proposition de loi déposée par un député à l’ordre du jour de l’assemblée nationale, celle-ci n’est jamais étudiée et finit par être invalide au bout de trois ans. C’est cette technique qui a été utilisée par les différents gouvernements jusqu’ici pour ne pas traiter des nombreuses propositions de loi déposées par des parlementaires en liaison avec l’ADMD
Enfin Teddy Lauby a présenté l’association Faut qu’on s’active ! et expliqué sa démarche. Il a ensuite relayé les propos des deux premiers orateurs, réclamant une loi pour légaliser l’euthanasie. En conclusion il affirma que la question n’était pas de savoir s’il y aurait une loi votée à ce sujet , mais plutôt de savoir quand elle le serait, puisque ce combat était juste et légitime. L’association Faut qu’on s’active se fixe dorénavant le but de recueillir 300 000 signatures pour sa proposition de loi pour légaliser l’euthanasie.
Puis le public d’une soixantaine de personnes a ensuite réagi aux trois exposés.
Le débat eut donc lieu durant une heure et demie entre les conférenciers et le public dans une atmosphère sereine et ouverte à la discussion. Enfin, les personnes présentes purent rencontrer les conférenciers et les membres de la Libre Pensée du Pas-de-Calais en découvrant les publications libres penseuses, comme la revue La Raison, et celle du Ch’ti libre penseur.
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Dernière mise à jour : vendredi 5 décembre 2008