Libre Pensée du Pas-de-Calais

Alors même que la Fédération Nationale de la Libre Pensée lançait début mai la campagne de signatures de l’Appel des 666 contre le retour du délit de blasphème et de l’ordre moral, Dieppe, cité de Richard Simon, père de l’exégèse biblique dont les livres furent brûlés sur ordre de Louis XIV à la demande de Bossuet, vient de connaître une nouvelle escalade dans le retour déguisé du délit de blasphème.

Le Député-Maire (CNI) de la ville s’était déjà illustré à propos d’une Torah que possède le Fonds Ancien et Local où sont conservées les archives. Une personne de confession juive ayant protesté sur le fait que le document pourrait être consulté et touché par des femmes ( Rappelons que les commentaires de la Bible juive (la Torah) disent : " Mieux vaut brûler la Torah que de la confier à une femme "... ), le maire avait tout simplement décidé que la Torah ne serait plus consultable. Ce n’était qu’un début.

Une exposition " Miam / Art " s’est déroulée du 4 mars au 26 avril 2005 à la Maison Jacques Prévert, structure qui dépend largement de la municipalité. Marti Folio, artiste plasticien, présentait une œuvre : " Corpus Christi " représentant le pape Jean-Paul II croquant une hostie, un filet de sang coulant de sa bouche.. Il avait créé cette œuvre alors que tous les médias, y compris ceux du service public étalaient à longueur de journée le spectacle indécent de l’agonie du pape puis sa mort.

L’œuvre de M. Folio a réveillé quelques intégristes qui ont protesté, parfois de façon anonyme et agressive, auprès de la mairie de Dieppe. Le Maire a aussitôt adressé un courrier au Directeur du lieu d’exposition dénonçant le côté provocateur de l’oeuvre et appelant au respect des religions. N’écoutant que leur courage, le directeur de la MJP et le Président du Conseil d’Administration, retiraient l’œuvre de l’exposition, sans même en avertir l’artiste.

Le groupe Jean Puech de la Libre Pensée Dieppoise a donc pris l’initiative de rencontrer Marti Folio et nous avons proposé une lettre ouverte au Ministre de la Culture pour dénoncer la censure et le retour déguisé au délit de blasphème. Cette lettre est déjà signée par plus de cent trente artistes, écrivains, personnalités, élus ou simples citoyens attachés aux libertés d’expression et de création.