Libre Pensée du Pas-de-Calais

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Publié : 2 mars 2005

Non à la réforme Fillon : le gouvernement Raffarin veut liquider l’école laïque !

Communiqué de presse de la Libre Pensée du Pas-de-Calais, mercredi 02 Mars 2005

Les libres penseurs du département s’élèvent avec force contre la loi d’orientation scolaire débattue actuellement par l’Assemblée Nationale. En effet, cette loi attaque les fondations républicaines de l’école : elle remet en cause le rôle émancipateur de notre école en la soumettant aux intérêts locaux. La laïcité scolaire, garante de la qualité de l’instruction publique, est ainsi dévoyée.

Solidarité nationale ou conformisme social ?

 L’Assemblée Nationale a voté l’enseignement obligatoire du fait religieux à l’école publique, bafouant du même coup la laïcité de l’école républicaine. Or, nos enfants n’ont pas besoin de ces mythes éculés qui ne visent qu’à leur apprendre la soumission sociale. Au contraire, ils ont besoin de découvrir la richesse des civilisations par les biais des disciplines scientifiques que sont l’Histoire, la Géographie, l’éducation musicale, ou encore l’éducation artistique ! Mais toutes ces disciplines sont dévalorisées par la « réforme » Fillon, au profit de compétences floues dont le seul but est de formater les enfants pour qu’ils se conforment aux normes sociales les plus réactionnaires.

 Au collège, le socle des indispensables tel qu’il est conçu interdit tout apprentissage de l’esprit critique aux élèves, les disciplines exigeantes cédant la place aux apprentissages comportementaux et sociaux. Les 3 heures de soutien scolaire par semaine ne concernent d’ailleurs que ces apprentissages de base. Les matières permettant le développement de l’esprit critique seront « en option », preuve que l’on ne veut pas former des citoyens, mais des sujets, soumis et obéissants.

Ces « aides » apportées à l’élève relèvent plus de la charité de nantis qui se donnent bonne conscience envers les pauvres et les faibles que d’une réelle volonté d’affirmer la solidarité nationale pour permettre aux élèves les plus en difficulté de progresser et d’apprendre à réfléchir réellement. Par cette réforme, les élèves sont donc condamnés à rester dans leur milieu social d’origine, sans possibilité aucune d’évolution.

Le renoncement à une instruction de haute qualité pour tous les élèves

 Au collège, les élèves sont niés en tant qu’individus capables de maîtriser leur corps puisque l’on supprime du socle des indispensables l’éducation physique et sportive. On les empêche de prendre soin de leur corps et donc d’eux-mêmes au lieu de leur permettre de s’épanouir et de s’émanciper de leur milieu familial et culturel. Qui profite de cette absence de l’EPS ? Les intégristes religieux qui pourront légalement interdire aux enfants d’aller participer aux cours mixtes d’éducation physique et sportive. Les premières victimes de cette directive seront les jeunes filles soumises aux diktats des religieux du quartier et de leurs familles !

 Les remplacements imposés aux enseignants à hauteur de 72 heures par an sont une duperie démagogique qui ne vise qu’à insulter cette profession. Au pied levé, sans préparation préalable, un profeseur devra prendre en charge une classe pour donner l’illusion que l’on s’occupe des élèves. C’est nier la spécificité de l’acte d’enseigner : il comprend pourtant une longue phase de préparation pour réfléchir sur le contenu du cours et sur la façon de le faire passer aux élèves. Pour le ministre Fillon, cela n’existe pas ! C’est mépriser les enseignants, les élèves et leurs familles que d’imposer cette solution cache-misère et anti-pédagogique !

La soumission de l’école aux intérêts locaux

 Les enseignants perdent toute liberté pédagogique avec l’instauration d’un conseil pédagogique dans les collèges et lycées qui sera chargé de décider des priorités pédagogiques et des moyens à mettre en oeuvre pour les atteindre. Jusqu’ici cela se décidait au niveau national pour conserver une cohérence garante de l’égale valeur du diplôme, quel que soit son lieu de délivrance. Loin d’être libres de leurs pratiques pédagogiques, les enseignants seront donc soumis aux diktats de leur hiérarchie locale pour remplir des objectifs locaux et secondaires, au détriment de leur mission essentielle de service public. Ce conseil pédagogique met en place une éducation locale, et non plus nationale : les moyens et les pratiques pédagogiques mis en oeuvre ne seront certainement pas les mêmes dans un collège rural et dans un collège situé en zone urbaine difficile.

 Le recours au contrôle continu pour les épreuves d’examen (Brevet des collèges et Bac) crée des inégalités de fait entre établissements et entre élèves et ne vise qu’ à renvoyer à l’échelon local l’évaluation des connaissances que doit maîtriser un élève : la nation cède ainsi la place aux intérêts locaux et particuliers. L’anomymat des élèves, garantie d’impartialité, disparaît ainsi pour céder la place à toutes les dérives possibles en matière d’évaluation.

Pour parachever cette réforme réactionnaire, le gouvernement actuel supprime des milliers de postes d’enseignants, ce qui, mécaniquement, augmente le nombre d’élèves dans chaque classe et donc nuit à la qualité de l’enseignement public. Les libres penseurs du département dénoncent en particulier la suppression des 750 postes d’enseignants qui a frappé le Pas-de-Calais depuis 1997.

Face à cette attaque sans précédent par son ampleur contre l’école laïque et républicaine, les libres penseurs soutiennent tous les mouvements des personnels, des élèves et de leurs parents se déroulant actuellement dans le département pour obtenir de meilleures conditions de travail pour tous. L’instruction publique ne peut être une variable d’ajustement : il en va de l’avenir de nos enfants ! -